XIe-XIIe siècles
Parole donnée, parole formulée, le serment promissoire s’inscrit dans la langue pour en franchir les limites. La force performative du serment, en vertu de laquelle la parole transforme le monde, crée une réalité nouvelle, assure cette transcendance.
L’examen des performatifs, question a priori purement linguistique, va nous conduire à prendre en compte les données du monde extralinguistique et, plus spécifiquement, de la société médiévale occidentale. Temps représenté, temps vécu, temps cyclique ou temps biblique : autant d’étalons avec lesquels nous devrons prendre les mesures du temps juratoire.
La subjectivité inhérente au serment promissoire fait signe vers la personne du jureur, vers ce « je » sur qui repose, in fine, la parole donnée, et dont il nous faudra sonder l’épaisseur.
Introduction
PREMIÈRE PARTIE
LE SERMENT PROMISSOIRE : QUEL ACTE DE LANGAGE ?
Les énoncés performatifs
Enonces constatatifs et énoncés performatifs
Les trois dimensions de âÉê l’emploi du langage
Performatifs et actes illocutionnaires
une theorie des actes de langage
Langue et conventions
Les faits bruts et les faits institutionnels
Structure des actes illocutionnaires : le cas particulier de la promesse
Référence et prédication
Performatifs et actes de langage indirects
Assertion et potentiel de force illocutionnaire des phrases déclaratives
Les actes illocutionnaires : quel classement possible ?
Les actes de parole et les actes sanctionnes
Le serment promissoire : exception linguistique ou utopie du langage ?
Promesse et serment promissoire
Le futur nécessaire
Performativité et sacralité : la langue comme Verbe
DEUXIÈME PARTIE : LE RITE EN QUESTION
Analyse des formules rituelles
L’instance invoquée
Constructions prépositionnelles
Si Deu me ait / Se Deus m’aist / Se Deus me beneie
les serments non ritualises
Les verbes juratoires
Les temps juratoires
TROISIÈME PARTIE : LES MESURES DU TEMPS
Le temps de l’âme
Le temps du salut
Les temps spirituels
Du futur pré-dit a l’avenir pré-vu
Le serment comme Providence
Le serment dans l’histoire
QUATRIÈME PARTIE : L’ÉPAISSEUR DU « JE »
L’ordalie : un contre serment ?
L’Eglise à l’épreuve
Le serment à l’épreuve
Le serment comme ordalie personne et personnage
L’état de la personne médiévale
Je comme autre, je joue
Je isolé : serment et démesure
Vers la subjectivité moderne
Une nouvelle dignité
Auto-sacralisation de la parole donnée : vers le droit moderne
Conclusion
Bibliographie